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Tracer un cadre, raconter le monde : des peintures rupestres aux formats contemporains

  • Photo du rédacteur: Sanjorge Guillaume
    Sanjorge Guillaume
  • 14 juin 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Depuis les premières peintures rupestres, l’être humain cherche à délimiter ce qu’il représente. Pourtant, ces figures primitives nous apparaissent aujourd’hui comme disposées sans hiérarchie ni ordre apparent. Il faudra attendre la sédentarisation et l’organisation agricole pour que les surfaces dessinées ou sculptées commencent à répondre à une forme de géométrie, reflet d’un monde désormais structuré.


Les premières traces de peinture antique qui nous sont parvenues prennent la forme de fresques, appliquées sur les murs des habitations, des tombeaux ou des édifices religieux. Le format y est alors imposé par la surface elle-même. Il ne relève pas encore d’un choix artistique autonome, mais d’une contrainte architecturale. Plus tard, la peinture s’inscrit aussi sur des supports mobiles comme les rouleaux, puis sur des panneaux de bois destinés aux autels, tandis que de petits formats se développent parallèlement dans l’enluminure et la décoration des manuscrits religieux.


À partir de la fin du Moyen Âge, le cadre commence à se distinguer de l’image. La peinture sur chevalet favorise l’apparition de formats plus standardisés, souvent de petite ou moyenne taille. L’usage de la toile, plus légère que le panneau de bois, facilite la circulation des œuvres et leur diffusion. Avec la structuration des académies et l’organisation des salons, les dimensions se codifient progressivement selon les genres, les sujets et les usages.


Le XXe siècle marque une rupture majeure. La modernité artistique repose sur la remise en question constante des règles établies. Le format n’échappe pas à ce mouvement. Toutes les tailles deviennent possibles, jusqu’à l’irrégularité assumée, et le cadre cesse d’être une norme pour devenir un élément de réflexion, parfois même un objet de contestation.


Le cinéma, héritier direct de cette longue histoire de l’image, s’inscrit pleinement dans cette évolution. Du cadre fixe des premières projections aux multiples formats contemporains, chaque choix de cadrage traduit une manière de regarder le monde, de raconter une histoire et de s’adresser à un public. L’évolution des écrans, des dispositifs de diffusion et des usages ne fait que prolonger une question ancienne : comment encadrer le réel pour lui donner sens.


Article rédigé par Jean-Marie Sanjorge

 
 
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