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  • Zhou Hua : Le cinéaste chinois qui fait revivre les histoires du quotidien

    Le court métrage demeure un terrain d’expression privilégié pour de nombreux cinéastes indépendants. Par sa liberté formelle et sa proximité avec le réel, il permet de capter des instants de vie avec une justesse souvent difficile à atteindre dans des formats plus longs. C’est dans cette perspective que s’inscrit le travail du réalisateur chinois Zhou Hua, originaire de Nantong, dans la province du Jiangsu. Réalisateur indépendant, Zhou Hua consacre une grande partie de son temps à filmer son environnement immédiat. Ses films puisent leur matière dans les habitants de sa région, les gestes du quotidien, les lieux ordinaires où affleure la mémoire du passé. Dans un entretien mené par Wenwen Han, il décrit une approche fondée sur la simplicité et l’authenticité : tourner sans artifice, dans les rues et les maisons de sa ville natale, afin de laisser émerger l’émotion telle qu’elle se présente. « Je ne cherche pas à embellir la réalité. Ce qui m’intéresse, c’est ce moment fragile où une personne, un lieu ou un geste révèle quelque chose de vrai », explique-t-il. Son dernier court métrage, tourné à Zhangzhishan, un village situé à proximité de Nantong, illustre pleinement cette démarche. Le film, disponible sur la plateforme XinPianChang, propose un regard sensible et profondément humain sur la Chine contemporaine. Loin des images spectaculaires des grandes métropoles, Zhou Hua filme les visages, les silences et les espaces modestes, donnant à voir une autre réalité du pays. « Chaque rue de Zhangzhishan raconte une histoire. C’est là que j’ai appris à regarder, à écouter, à filmer », confie-t-il. Découvrir le film de Zhou Hua, c’est retrouver la force discrète du cinéma local : celle d’un art capable, avec peu de moyens, de saisir le réel et d’en révéler la dimension poétique. Interview mené par Wenwen Han. Découvrez sa chaine Youtube .

  • Eliot Hervier Blondel dévoile Two Kings, son nouveau court métrage médiéval

    Un titre anglais qui cache une super production d’école française. Two Kings, le court métrage du jeune réalisateur Eliot Hervier Blondel, plonge dans une cité assiégée où un roi et son fils tentent d’échapper au chaos. Le film mêle héritage, pouvoir et tensions familiales dans un récit visuel très travaillé. Le réalisateur répond aux questions de Michel La Rosa et revient sur la création du film. Eliot Hervier Blondel puise ses premières influences dans les univers du Seigneur des Anneaux, puis découvre plus tard La Nuit américaine de François Truffaut, un film qui lui révèle la mécanique du cinéma et renforce son envie de mise en scène. Cette double culture, entre imaginaire épique et réflexion sur le métier, guide son approche et son goût pour les projets exigeants. Un travail préparatoire considérable Pour Two Kings, sept étudiants de l’école Artfx (Adrian Delmotte, Eliot Hervier Blondel, Mathieu Keraudran, Agathe Lootens, Maxime Roget, Jonas Lopez Del Castillo, Ophélie Maurin) ont travaillé plus d’un an afin de créer un univers médiéval crédible. L’équipe s’est documentée sur les costumes, les comportements et les matières d’époque, avec l’appui d’un consultant historique. Eliot, spécialiste des décors numériques, a participé à la construction des environnements et à la direction artistique, attachant une grande importance à l’immersion par les costumes et les décors. Cette préparation a donné au film une ambition visuelle rare pour un projet étudiant. Le casting donne vie à cet univers avec Pascal Aubert dans le rôle du roi et Thomas Debaene dans celui du prince. À leurs côtés, Michaël Picard, Cyprien Robe et Nicolas Strohmenger incarnent les soldats ennemis, apportant une présence physique marquée aux scènes de confrontation. La préproduction longue, l’écriture dialoguée, la recherche esthétique et le tournage rigoureux ont permis d’aborder ce court métrage comme un véritable film d’époque. Eliot explique avoir voulu mettre le spectateur au cœur de l’action en s’appuyant sur une mise en scène précise et sur des choix visuels cohérents.

  • Anaïs Petit transforme l’imitation en court métrage

    Comédienne et imitatrice française, Anaïs Petit s’est fait connaître grâce à ses chroniques humoristiques diffusées sur Europe 1, l’une des principales radios nationales. Formée au théâtre, elle développe depuis plusieurs années un large répertoire d’imitations de personnalités françaises, qu’elle explore sur scène comme à la télévision, notamment dans l’émission Vivement dimanche . Ce travail précis sur la voix, l’observation et le rythme constitue le socle artistique de son court métrage Prête-moi ta voix . Le court métrage suit Alice, une imitatrice en difficulté qui se met à appeler théâtres, boutiques et agences en se faisant passer pour des célébrités. Le récit repose sur un principe simple : le mensonge vocal comme déclencheur de situations immédiates. Anaïs Petit explique l’origine de cette idée : « L’idée d’intégrer le fait de faire des imitations à une histoire, je trouvais que ça n’avait jamais vraiment été fait. » Le court métrage exploite ainsi la voix comme moteur dramatique, au-delà de sa dimension comique. Imaginé avec James No, son partenaire de scène, le projet est d’abord né au théâtre avant d’être adapté pour le cinéma. Anaïs Petit s’est impliquée à toutes les étapes de la création : écriture, interprétation, production et préparation du storyboard, avant de confier la réalisation à James No afin de se concentrer pleinement sur son rôle. « Jouer le rôle principal, produire le film, l’avoir écrit… ça faisait beaucoup », résume-t-elle. Le film réunit également plusieurs comédiens issus de son univers, parmi lesquels Sylvain Binetti, Éric Delcourt, Christophe Truchi et Jeanfi Janssens. Le format court impose un rythme resserré, centré sur la relation entre Alice et son complice Jérémy, tout en laissant émerger une galerie de personnages au fil des imitations. Cette économie de narration renforce l’efficacité du dispositif et met en valeur le travail d’interprétation. Parallèlement à ce film, Anaïs Petit poursuit ses projets sur scène, développe un one-woman show et participe au film d’animation Marcel et Monsieur Pagnol , présenté au Festival de Cannes, confirmant un parcours artistique qui circule librement entre théâtre, cinéma et performance vocale.

  • Nikon Film Festival : quand les aides publiques du CNC croisent la visibilité d’une marque

    Le Nikon Film Festival est un concours annuel de courts métrages lancé en France par la marque d’appareils photo Nikon. Ouvert aux réalisateurs professionnels comme amateurs, il propose chaque année un thème imposé et invite les participants à réaliser un film d’une durée de 2 minutes 20. Le dispositif offre une large visibilité en ligne et se présente comme un tremplin pour les jeunes talents du cinéma. Le succès du festival repose sur une formule accessible, fédératrice et fortement médiatisée. Les films sélectionnés bénéficient d’une diffusion importante sur les plateformes du concours, tandis que les lauréats se voient attribuer différents prix, parmi lesquels figurent des dotations financières, des aides à la production ou des accompagnements professionnels. Certaines de ces récompenses sont soutenues par le Centre national du cinéma et de l’image animée, institution publique chargée de soutenir la création cinématographique en France. Cette association entre une marque commerciale et des financements publics soulève néanmoins des questions sur l’équilibre du modèle. Si le festival contribue indéniablement à la visibilité de nombreux jeunes réalisateurs, il participe également à renforcer l’image et la notoriété d’une marque privée, dont le nom est indissociable de l’événement. Le concours devient ainsi un espace où création artistique, communication de marque et soutien institutionnel se rencontrent. Dans ce contexte, le Nikon Film Festival illustre une évolution plus large des dispositifs de soutien à la création, où les frontières entre mécénat culturel, marketing et accompagnement des talents tendent à se brouiller. Il interroge la place des institutions publiques dans des événements portés par des acteurs commerciaux, et la manière dont la visibilité offerte aux œuvres s’inscrit dans une logique de promotion globale. Entre opportunité pour les créateurs et vitrine pour une marque, le festival incarne une forme hybride de soutien à la création contemporaine, symptomatique des nouvelles relations entre cinéma, industrie et communication.

  • Le cinéma est né court : une histoire de contraintes, d’invention et de narration

    Lorsque l’on évoque le cinéma, l’imaginaire collectif se tourne spontanément vers le long-métrage projeté sur grand écran. Pourtant, les origines du cinéma racontent une tout autre histoire. Le cinéma est d’abord né du format court, façonné par des contraintes techniques qui ont paradoxalement ouvert un immense champ de création. Cette réalité fondatrice invite à reconsidérer notre manière d’aborder les formes cinématographiques, anciennes comme contemporaines, et à replacer le format court au cœur de l’histoire du cinéma. Les frères Lumière : inventeurs du cinéma et du récit bref En 1895, Louis et Auguste Lumière présentent au public leur cinématographe. Parmi les films projetés figure La Sortie de l’usine Lumière, d’une durée de 46 secondes. Cette brièveté ne relève pas d’un choix esthétique, mais d’une contrainte technique : la longueur limitée de la pellicule. Pour autant, cette contrainte n’entrave en rien la fécondité artistique. Entre 1895 et 1905, les frères Lumière réalisent plus de 1 400 films référencés, auxquels s’ajoutent plusieurs centaines d’œuvres hors catalogue. Presque tous respectent les mêmes règles : une durée inférieure à une minute, une seule prise, un cadre fixe. Ces films capturent pourtant des scènes universelles et intemporelles : la vie quotidienne, le travail, les loisirs, les mouvements de foule. Ces instants, simples en apparence, provoquent l’émerveillement du public et posent les bases d’un langage cinématographique nouveau. Le format court n’est donc pas un sous-format du cinéma, mais bien son point de départ. Une expérience internationale dès les origines Très tôt, les frères Lumière forment des opérateurs chargés de voyager à travers le monde pour filmer des scènes locales. Le cinéma devient ainsi, dès ses débuts, un art international, traversant les cultures, les territoires et les modes de vie. Cette circulation des images participe à la construction d’un regard mondial sur le réel, faisant du cinéma un langage universel, capable de relier les peuples par le mouvement et le récit visuel. La contrainte comme moteur de création L’histoire du cinéma montre que la contrainte est souvent un moteur artistique. L’exemple du film Lumière & Company, réalisé en 1995 pour célébrer le centenaire du cinéma, en est une illustration frappante. Une quarantaine de cinéastes internationaux, parmi lesquels Wim Wenders et David Lynch, acceptent de tourner un film en respectant les règles imposées aux frères Lumière : une durée maximale de 52 secondes, trois prises au plus, aucune lumière artificielle. Le résultat démontre que, malgré des contraintes strictes, chaque œuvre porte la signature singulière de son auteur. Le format court ne limite pas la création ; il la stimule, obligeant à une précision du regard et de l’intention. La narration sérielle, une tradition ancienne L’idée de raconter une histoire par fragments n’est pas nouvelle. Dès le début du XXe siècle, le cinéma adopte la forme du feuilleton. En 1908, Nick Carter, le roi des détectives inaugure une narration en épisodes. Quelques années plus tard, Louis Feuillade marque durablement l’histoire du cinéma avec Les Vampires, une œuvre sérielle aux personnages récurrents et à l’intrigue construite dans la durée. Cette écriture fragmentée démontre que le cinéma n’a jamais été limité à une seule forme. Il a toujours exploré différents rythmes narratifs, du film très court au récit étendu sur plusieurs épisodes. Du train qui entre en gare aux écrans d’aujourd’hui Avec L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, les frères Lumière inventent bien plus qu’une image en mouvement. Ils inaugurent une expérience collective, une émotion partagée, un rapport inédit au réel. Depuis, le cinéma n’a cessé de se transformer, d’évoluer avec les supports et les usages, tout en conservant cette même capacité à saisir le temps, le mouvement et l’émotion. Le format court n’est donc ni une mode ni une rupture. Il est un retour aux sources, une continuité historique qui rappelle que le cinéma peut être puissant, inventif et profondément artistique, même, et parfois surtout, lorsqu’il se déploie dans un temps réduit. Article rédigé par Maëlle Billant #MaelleBillant

  • Quand Méliès rencontre l’intelligence artificielle

    Dans un article intitulé « Quand l’IA envahit le 7e art », publié dans Le Point  le 10 août 2025, Philippe Guedj souligne l’impact croissant des outils d’intelligence artificielle générative dans le cinéma contemporain. Des technologies comme ChatGPT, DALL·E, Sora ou Veo 3 permettent désormais de concevoir des séquences d’effets spéciaux à des coûts largement inférieurs aux méthodes traditionnelles. Là où plusieurs mois de travail mobilisant infographistes, techniciens et équipes spécialisées étaient nécessaires, quelques jours suffisent aujourd’hui pour produire des scènes autrefois réservées aux grandes productions. Cette évolution technologique s’inscrit pourtant dans une histoire plus ancienne. Bien avant l’ère numérique, Georges Méliès avait déjà ouvert la voie à ces innovations en inventant les premiers effets spéciaux du cinéma. À la fin du XIXe siècle, il révolutionne l’image animée par des trucages artisanaux audacieux : apparitions et disparitions, transformations, décors irréels et créatures fantastiques. Sa démarche repose sur une volonté claire : dépasser les limites du réel, stimuler l’imaginaire et faire du cinéma un art du merveilleux. Si les outils ont changé, l’intention demeure. À travers les siècles, une même quête traverse l’histoire du cinéma : émerveiller le spectateur par la maîtrise de la technique au service de la narration. Cette continuité a été récemment soulignée par l’acteur français Christian Clavier. Interviewé par le média Brut  en avril 2025 à propos d’un film intégrant des séquences générées par intelligence artificielle, il répond aux inquiétudes exprimées dans le milieu du cinéma par une mise en perspective historique. « Les gens sont toujours étonnés par l’intelligence artificielle. Mais quand le cinéma est né, on était déjà dans de la magie », rappelle-t-il, évoquant les trucages des origines et les illusions visuelles qui accompagnaient déjà la naissance du septième art. Son propos établit un lien direct entre les expérimentations de Méliès et les usages contemporains de l’intelligence artificielle. Le cinéma s’est construit dès ses débuts sur l’innovation technique et la fascination qu’elle suscite. Aujourd’hui, ces technologies ouvrent de nouvelles perspectives, notamment pour les productions indépendantes. L’intelligence artificielle permet de concevoir des décors numériques, des environnements fantastiques ou des effets visuels ambitieux sans disposer des moyens colossaux des grands studios. Elle contribue ainsi à rééquilibrer les conditions de production et à redonner une place centrale à l’inventivité et à l’audace artistique. À l’image des trucages de Méliès en leur temps, l’intelligence artificielle n’est pas une rupture radicale, mais une nouvelle étape dans une histoire continue, où la technique, loin d’éclipser l’art, nourrit le pouvoir de fascination du cinéma.

  • Tracer un cadre, raconter le monde : des peintures rupestres aux formats contemporains

    Depuis les premières peintures rupestres, l’être humain cherche à délimiter ce qu’il représente. Pourtant, ces figures primitives nous apparaissent aujourd’hui comme disposées sans hiérarchie ni ordre apparent. Il faudra attendre la sédentarisation et l’organisation agricole pour que les surfaces dessinées ou sculptées commencent à répondre à une forme de géométrie, reflet d’un monde désormais structuré. Les premières traces de peinture antique qui nous sont parvenues prennent la forme de fresques, appliquées sur les murs des habitations, des tombeaux ou des édifices religieux. Le format y est alors imposé par la surface elle-même. Il ne relève pas encore d’un choix artistique autonome, mais d’une contrainte architecturale. Plus tard, la peinture s’inscrit aussi sur des supports mobiles comme les rouleaux, puis sur des panneaux de bois destinés aux autels, tandis que de petits formats se développent parallèlement dans l’enluminure et la décoration des manuscrits religieux. À partir de la fin du Moyen Âge, le cadre commence à se distinguer de l’image. La peinture sur chevalet favorise l’apparition de formats plus standardisés, souvent de petite ou moyenne taille. L’usage de la toile, plus légère que le panneau de bois, facilite la circulation des œuvres et leur diffusion. Avec la structuration des académies et l’organisation des salons, les dimensions se codifient progressivement selon les genres, les sujets et les usages. Le XXe siècle marque une rupture majeure. La modernité artistique repose sur la remise en question constante des règles établies. Le format n’échappe pas à ce mouvement. Toutes les tailles deviennent possibles, jusqu’à l’irrégularité assumée, et le cadre cesse d’être une norme pour devenir un élément de réflexion, parfois même un objet de contestation. Le cinéma, héritier direct de cette longue histoire de l’image, s’inscrit pleinement dans cette évolution. Du cadre fixe des premières projections aux multiples formats contemporains, chaque choix de cadrage traduit une manière de regarder le monde, de raconter une histoire et de s’adresser à un public. L’évolution des écrans, des dispositifs de diffusion et des usages ne fait que prolonger une question ancienne : comment encadrer le réel pour lui donner sens. Article rédigé par Jean-Marie Sanjorge #JeanMarieSanjorge

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